DRAPO VERSUS ORLY : LA BATAILLE DE LA PROTECTION DE LA SANTE ET DE L’ENVIRONNEMENT CONTRE LES NUISANCES AERIENNES
L’association DRAPO (ex AVEVY) a été créée le 9 mai 2001. Son travail, ses actions et son excellente gestion financière lui ont permis d’être reconnue d’intérêt général en juin 2007.
Drapo a pour mission, dans le cadre de la protection des populations et de leur environnement, de réduire durablement toutes les formes de nuisances aériennes générées par le trafic des avions au décollage depuis ou à l’atterrissage vers l’aéroport d’Orly, dont le survol de l’Essonne, de la Seine–et–Marne, du Val–de–Marne et des Yvelines, soit 251 municipalités survolées à moins de 3.000 mètres d’altitude et habitées par plus de 1.950.000 personnes. Ce sont l’ouest autant que l’est de la plate-forme qui sont surveillés.
L’association s’est fixé cinq objectifs majeurs :
- Faire respecter la spécificité d’Orly à savoir : le couvre-feu(23h30 – 06h00) et les 000 créneaux attribuables annuels
- Faire respecter les réglementations en matière de procédures de décollage et d’atterrissage à l’ouest comme à l’est
- Contribuer à l’adaptation des procédures, suite à l’augmentation du trafic, du bâti, du vécu des populations survolées
- Faire appliquer tous les moyens existants pour réduire l’impact sonore et la pollution atmosphérique du trafic aérien
- Rechercher et identifier tous nouveaux moyens ainsi qu’obtenir leur mise en œuvre pour limiter le bruit et la pollution
Chacun d’entre nous a connu pendant le confinement une baisse globale du bruit et de la pollution atmosphérique ; beaucoup ne supportent pas la reprise du trafic et la teneur des revendications décrit toujours un refus de revenir en arrière, et souvent, une réelle souffrance.
La pandémie de Covid-19 a de lourdes conséquences sur le secteur aérien ; nombre de compagnies aériennes déjà fragilisées, ont vu s’accentuer leurs difficultés du fait de la crise sanitaire : la réduction du trafic entraîne de graves difficultés financières pour ces compagnies, et menace leur existence pour certaines d’entre elles. Certains pays, nord-européens notamment, refusent désormais l’avion comme mode de transport, lorsque cela est possible.
L’avion reste un moyen de transport très polluant du point de vue des émissions sonores et atmosphériques (l’avion est 70 fois plus polluant que le TGV INOUI par exemple). Ces nuisances ne sont que peu améliorées par les progrès technologiques. Les avions de dernière génération sont encore trop peu nombreux, et ne représentent que 5 à 7% de la flotte. Et l’on prévoit une augmentation du trafic de 5% par an, soit un doublement tous les 20 ans.
Avant la pandémie, à l’échelle planétaire, les experts ont montré que le secteur aérien pesait lourdement dans le réchauffement climatique (7% au moins).
Depuis la pandémie, les aides de l’Etat à la compagnie Air France par exemple, sont conditionnées à l’abandon de la desserte des destinations hexagonales proches. L’Europe n’a cependant pas encore donné son aval à ce jour.
Le tourisme de masse va diminuer, entraînant ainsi une baisse des liaisons aériennes. Dans les entreprises, 80% des déplacements des collaborateurs à l’étranger vont disparaître dans un avenir proche.
Le secteur aérien doit donc se restructurer.
L’Europe a gelé les créneaux libérés par la disparition de certaines compagnies, et la non-utilisation d’un pourcentage élevé de créneaux pour les compagnies présentes. Ce gel est provisoire.
L’abandon de la desserte des destinations via Orly sur l’Hexagone représente des milliers de créneaux (30 000). Si ces créneaux étaient redistribués sur Orly, les destinations nouvelles desservies seraient plus lointaines avec des avions plus gros, plus bruyants et plus polluants, ce qui serait une véritable catastrophe environnementale.
Un trafic globalement réduit permettrait, sans nuire à l’activité aérienne, de renforcer la régulation d’Orly et obtenir une baisse significative des nuisances subies.
Quelles solutions ?
L’association Drapo réclame l’allongement du couvre-feu pour aller vers 8 heures sans bruit, pour suivre les recommandations de l’OMS. Elle réclame également la limitation du trafic à 200 000 mouvements par an.
Comment ?
- En veillant à ce que les créneaux libérés soient gelés définitivement. Pour cela, l’accord de l’Europe est nécessaire.
- En démontrant, par des études appropriées, en liaison avec AIRPARIF, que la pollution atmosphérique du survol des avions est encore bien plus nocive que celle liée au bruit.
- En multipliant les réunions publiques, expliquant cette situation, en organisant une conférence de presse sur l’ensemble de ces thèmes, voire, en provoquant un rassemblement d’envergure encore plus important que celui de 2018.
Pour cela, l’association Drapo a besoin que les communes se mobilisent, que les habitants s’engagent dans ces combats, en manifestant et en faisant entendre leur voix en participant aux rassemblements qui seront organisés.